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Aurore H

Karma Partie 1: une loi naturelle, silencieuse, immuable et omni-puissante


Dans notre société, le mot « karma » est passé dans le langage courant, et possède toujours une certaine sonorité, lourdement chargée de mystifications. Par karma certains comprennent un changement fatal du destin, d’autres réfutent le karma parce qu’ils supposent qu’il faudrait qu’ils adoptent une position de croyance en un au-delà.


Le karma est un concept appartenant à certaines spiritualités, comme l’hindouisme, le jaïnisme, le sikhisme et le bouddhisme. Ce mot, comme tant d’autres a plusieurs acceptions. La notion de karma a été propagée plus fortement à partir du moment où l’écriture a existé et où elle a pu être fixée sur des documents. La première fois que le mot karma est apparu c’est dans les Upanishad entre 800 et 500 ans avant notre ère. Deux grandes acceptions sont principalement données au mot karma. La première est la loi d’action-réaction: toute pensée, paroles, acte génèrent une réaction en retour d’égale qualité et intensité, c’est le « karma ».


Le terme karma est un mot sanskrit qui sert à désigner le destin, la fatalité. Ainsi, lorsqu’un événement négatif survient dans la vie d’une personne, par exemple une maladie, un accident ou un licenciement, on y voit la manifestation du karma. Cette conception est très largement répandue en Asie, mais aussi en Occident. Pourtant, cette compréhension pessimiste et négative du karma est trop restrictive. En effet, une heureuse rencontre, un événement inespéré, un heureux hasard sont tout autant la manifestation du karma. Le karma désigne, en effet, l’acte et la conséquence de cet acte. En d’autres termes, ce qui importe c’est de comprendre la relation qui unit deux événements, l’un antérieur et l’autre postérieur. Ainsi, le karma devient une loi qui, pour ceux qui en reconnaissent l’existence, a la force d’une loi scientifique. La question, dès lors, est de savoir ce que la notion de karma nous enseigne sur la nature profonde des choses.





Le Karma, une histoire de réincarnations




Le karma est un élément clé de la philosophie bouddhiste. Il est complètement étranger à la tradition judéo-chrétienne. On ne retrouve pas ce terme dans la Bible. Le Bouddha enseigne qu’il faut se détacher de tout désir et de tout sentiment pour triompher du karma et ne plus craindre de renaître dans une nouvelle existence. On atteint alors le nirvana et on sort du cercle des réincarnations. Car la notion de karma est intimement liée à la croyance en la réincarnation.


Le Karma repose sur la notion de réincarnation ou de renaissance : chaque vie humaine est déterminée par les actions de sa précédente vie. On récolte en quelque sorte ce qu'on a semé dans un passé antérieur à notre naissance. Notre karma se modifie également dans notre vie actuelle en fonction de nos actes.

Pour les hindous il faut cinquante deux millions de réincarnations (le « kalpa » -une unité de temps de l’hindouisme et du bouddhisme- est égal à 52 millions d’années), sous diverses formes allant de végétales à insectes, amphibiens, reptiles, oiseaux, mammifères, mammifères supérieurs avant d’arriver dans un corps humain.




Le Libre arbitre: une volonté libre, non contrainte




Pourquoi le dernier stade est-il l’être-humain ? C’est vrai qu’en voyant les mauvais côtés de l’humanité on peut douter qu’il soit le sommet de l’évolution mais l’être humain a quelque chose que les animaux n’ont pas et qui fait de lui la dernière étape du Samsàra (transmigration) : le « libre-arbitre ».


Seul l’être-humain dispose du libre-arbitre. C’est justement à cause de ça qu’il est capable d’une telle ignorance que tant d’actes mauvais sont à mettre à son palmarès. Mais pourquoi donner le libre-arbitre à l’Homme ? Parce que le propos de Dieu est de faire que l’âme-incarnée puisse retourner à Lui en toute conscience et liberté.


Quand l’âme se libère, après si longtemps passé dans le cycle du Samsàra, elle s’est raffinée de manière à ce que l’ego ait laissé sa marque indélébile, c’est cette marque, qui donne à l’âme une conscience individuelle, même après la désincarnation.


Le Karma selon le Vénérable moine bouddhiste Guéshé Kelsang Gyatso

Karma veut dire « action » et se rapporte aux actions du corps, de la parole et de l’esprit. Chaque action que nous accomplissons laisse une empreinte, ou potentiel, sur notre esprit très subtil et chaque empreinte finit par produire son propre effet.


Notre esprit est comme un champ et les actions que nous accomplissons sont comme des graines que nous y semons. Les actions vertueuses sèment les graines du bonheur futur et les actions non vertueuses celles de la souffrance future. Les graines que nous avons semées de par le passé sommeillent jusqu’à ce que les conditions nécessaires à leur maturation soient réunies. Dans certains cas, plusieurs vies peuvent séparer l’action initiale de son effet.


C’est à cause de notre karma, ou actions, que nous sommes nés dans ce monde impur, contaminé, et que nous rencontrons autant de difficultés et de problèmes. Nos actions sont impures parce que notre esprit est contaminé par ce poison intérieur, la saisie du soi. C’est la raison fondamentale pour laquelle nous éprouvons la souffrance.


La souffrance est créée par nos propres actions, ou karma – elle ne nous est pas donnée en tant que punition. Nous souffrons parce que nous avons accumulé de nombreuses actions non vertueuses dans nos vies antérieures. La source de ces actions non vertueuses, ce sont nos propres perturbations mentales, telles que la colère, l’attachement et l’ignorance de saisie du soi.


Une fois que nous aurons purifié notre saisie du soi et toutes les autres perturbations mentales, toutes nos actions seront naturellement pures. En résultat de nos actions pures, ou karma pur, tout ce dont nous ferons l’expérience sera pur. Nous demeurerons dans un monde pur, avec un corps pur, jouirons de plaisirs purs et serons entourés d’êtres purs. Il n’y aura plus la moindre trace de souffrance, d’impureté ou de problème. Voilà comment trouver le vrai bonheur à l’intérieur de notre esprit.




Le Karma versus le Bouddhisme





Le bouddhisme n'a pas le caractère fataliste qu'on lui attribue souvent, notre destinée étant liée à nos actes. Aussi le karma doit-il être "évacué" pour se libérer du cycle des renaissances. Pour y parvenir, il faut respecter certains principes : n'éprouver aucun désir, aucune haine, et renoncer à l'illusion de l'existence d'un Soi.


La croyance au karma ne signifie pas qu'on en ait la connaissance. La production de celui-ci est non seulement liée à l'acte en lui-même, mais aussi à l'intention d'agir et à l'aboutissement de l'acte de par l'existence d'un objet de l'acte (ses conséquences). Pour sortir du samsara et atteindre le Nirvana, ou "éveil", état inconditionné "sans naissance, sans devenir, sans création, sans condition" que recherchent les Bouddhistes sans toutefois le désirer, il est indispensable de cesser toute production de karma.


Le bouddhisme enseigne « les trois phases de la vie » et « la cause et l’effet qui s’étendent dans les trois phases de la vie ». Cela revient à considérer que la vie ne se limite pas à l’existence présente, mais constitue un ensemble continu qui s’étend des vies passées vers le présent, et jusqu’aux vies futures. Les actions accomplies dans les existences passées forment des causes qui apparaissent sous forme d’effets – ou résultats – dans l’existence présente. Les actions entreprises au présent créeront des causes qui apporteront des effets dans les existences futures.



Le Karma versus l'Hindouisme







Le karma est le reflet de nos actions dans nos vies antérieures qui se manifestent dans notre vie actuelle. Comme les Bouddhistes, les Hindous cherchent à sortir du cycle des renaissances en faisant l'expérience de la moksha, "libération", équivalent hindou du nirvana bouddhique.


Il existe plusieurs façons pour y parvenir, mais on identifie généralement trois "chemins" (mârga) :


1. Karma mârga ou "voie de l'action" : respecter les devoirs auxquels nous sommes soumis de par notre naissance. Pour les Hindous, il s'agit des devoirs (dharma) liés à la caste dans laquelle ils sont nés.

2. Jñana mârga ou "voie de la connaissance": rejeter le matérialisme illusoire du monde qui nous cache la vraie connaissance. Cette illusion (mâyâ) nous détourne de la conscience de l'impermanence de toute chose. Seules des pratiques d'ascèse et de méditation peuvent nous permettre de nous élever au-dessus du monde des désirs créés par la mâya.

3. Bhakti mârga ou "voie de la dévotion": voie la plus populaire, elle incite à une identification à une divinité, souvent Râma ou Krishna. Très éloignée des concepts de notre philosophie occidentale, cette croyance au karma implique que si une chose n'a pas pu être terminée dans cette vie, elle pourra l'être dans la prochaine, à condition de respecter les devoirs liés à sa naissance, et ainsi espérer connaitre une meilleure renaissance.


Le karma, est un concept essentiel chez les peuples de l’Inde. Il existe de nombreuses définitions sur internet, mais retenez que chaque vraie bonne action engendre le dharma ou récompense, et chaque mauvaise action vous crée une dette karmique. Le karma ferait partie intégrante du fameux cycle des renaissances.


Les Hindous pensent que nous avons tous des vies antérieures et des vies à venir, qu’elles désignent par le terme réincarnation. D’après leurs textes sacrés qu’on appelle les Upanishad, les actions de cette vie sont comptabilisées et déterminent la forme dans laquelle on sera réincarné plus tard. Certains affirment qu’on doit se réincarner jusqu’à ce qu’on ait purgé toutes nos dettes karmiques. Et pour purger nos dettes karmiques, ce n’est qu’en accumulant de bonnes actions ou bons karmas.


Selon ceux qui croient au karma, si une personne s’est montrée vertueuse, elle sera réincarnée dans l’avenir sous la forme d’un humain et aura les bénéfices de ses bonnes actions. Cette personne aura bénéficié d’un bon karma.


Par contre, une personne peu vertueuse serait réincarnée en autre chose (objet, une plante, ou même un insecte à la durée de vie très courte) ou en un humain avec une situation vraiment difficile (il serait entrain de payer son karma). Ce serait à cause de son mauvais karma.




Karma versus le christianisme





La notion de karma est inexistante dans le Nouveau Testament, car pour les premiers chrétiens le salut ne vient pas de nos efforts, mais de la mort et de la Résurrection du Christ. Le pardon divin est au cœur de l’Évangile et la vie éternelle en est le fruit gratuit, si on s’ouvre à l’inattendu de la foi.


Jésus va constamment se soucier de l’exclu, de l’intouchable, du plus démuni. C’est la parabole du Samaritain qui vient en aide à son prochain sans se demander si ce malheur lui vient d’un mauvais karma.


Si l’habit ne fait pas le moine, le karma ne fait pas le futur. La grande question du sens de la vie et de la mort se posera toujours à notre conscience, que l’on soit d’Orient ou d’Occident. Les réponses divergent, la question demeure. Et c’est elle qui crée du sens.


Le karma versus la science






En psychologie védique, toute notion est pratique, y compris celle de karma. Si nous étudions le karma d’un point de vue psychologique, tout se met en place et devient évident et même logique. La psychologie védique explique que le karma se trouve dans notre mental en forme des « samskaras ». Cette notion du samskara est importante, traduite du sanskrit elle signifie « trace » ou « empreinte ». Autrement dit, notre conscience garde une empreinte ou une mémoire émotionnelle de tout ce qui s’est passé dans notre vie dans les moindres détails : nos actions, réactions, nos pensées et paroles. Une partie de cette mémoire reste en surface consciente, une autre atteint les fonds de l’inconscient.. Pour autant ces deux niveaux, chacun à sa manière, nous influencent.


Ainsi, nous vivons chaque jour de petits et grands moments émotionnels qui laissent en nous de petites et de grandes traces sur notre mental. Finalement tous ces samskaras se superposent les uns sur les autres et construisent caractère et personnalité. Par la suite, c’est en fonction de notre caractère que nous faisons des choix et que nous attirons des situations et des personnes dans notre vie.

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